Ouvrir une franchise, combien ça coûte ?
Ouvrir une franchise, combien ça coûte ?
La création de sa propre entreprise indépendante est un rêve qui peut s’avérer difficile à réaliser. D’après une étude réalisée par l’Insee en 2017, 77 % des micro-entreprises ne survivent pas plus de cinq ans sur le marché. La création d’une entreprise sous une franchise se révèle donc un choix plus sécurisant et plus avantageux pour les entrepreneurs. Le franchisé profite de la notoriété du franchiseur pour booster et développer plus rapidement son entreprise. Ce contrat présente également quelques inconvénients, comme le coût élevé de l’adhésion au réseau de franchise. Combien coûte réellement l’ouverture d’une franchise ?
Le coût de l’investissement initial pour une franchise
Pour déterminer les coûts liés à la prise d’une franchise, il faut prendre en compte plusieurs facteurs. Le droit d’entrée ou redevance initiale forfaitaire (RIF) est le premier poste de dépense du franchisé. Cette somme, imposée par 90 % des franchiseurs, couvre :
- les frais liés à l’exploitation de la marque,
- l’assistance à l’ouverture,
- la transmission du savoir-faire,
- l’aménagement des locaux selon les normes des points de vente du réseau,
- les frais liés à la communication d’ouverture dans certains cas.
Le montant du droit d’entrée varie en fonction de la notoriété de la marque, le secteur d’activité et les différentes prestations que fournit le franchiseur. En moyenne, la redevance initiale forfaitaire s’élève à 15 000 euros. De manière plus détaillée, 8 % des enseignes demandent moins de 5 000 euros et 20 % exigent entre 5 000 et 10 000 euros. 36 % des franchiseurs demandent un droit d’entrée compris entre 10 000 et 15 000 euros et enfin 26 % d’entre eux exigent plus de 20 000 euros.
D’autres frais supplémentaires peuvent également s’ajouter à la liste des dépenses liées à l’ouverture d’une franchise. Il s’agit notamment des coûts liés à la location d’un local, les travaux d’aménagements, l’achat du matériel, les frais de communication locale, les frais juridiques et les frais de fonctionnement.
Les coûts permanents associés à la gestion d’une franchise
Après la création de l’entreprise en franchise, le franchisé a l’obligation de payer des redevances périodiques. Communément connues sous le nom de royalties, ces dernières représentent une somme que l’entrepreneur doit verser au franchiseur tout au long de son contrat pour le rémunérer par rapport à ses services.
Les royalties servent à couvrir les services que l’enseigne fournit au franchisé tout au long du contrat. Elles couvrent notamment les frais d’animation du réseau, les fournitures d’une assistance technico-commerciale, la mise à disposition du concept. Les redevances périodiques servent également à couvrir les frais liés à la formation continue du franchisé ainsi que son personnel et une partie des coûts de développement. Le montant des royalties est en général fixé en fonction du chiffre d’affaires du franchisé. Il représente entre 1 à 10 % du chiffre d’affaires hors taxe. Le franchiseur peut par ailleurs définir dans le contrat de franchise, une somme forfaitaire comme redevances périodiques.
Les redevances publicitaires sont des sommes versées périodiquement par les franchisés pour couvrir le budget publicitaire de l’enseigne. Elles représentent dans la majorité des cas entre 1 à 3 % du CA réalisés. Si la redevance publicitaire est supérieure à 1 % du CA hors taxe, l’entrepreneur a le droit de demander des précisions au franchiseur avant de signer le contrat. Le montant de la redevance publicitaire est très souvent supérieur à 1 % dans les cas où la communication nationale intègre des campagnes publicitaires importantes et ciblées.
Comment financer votre franchise ?
D’après l’enquête FFF -Banque Populaire réalisée en 2020, l’investissement global pour l’ouverture d’une franchise peut varier, en France, de 100 000 à plus de 200 000 euros. Cela représente un budget conséquent que le futur franchisé peut financer par ces différents moyens :
- l’apport personnel,
- l’appel aux dons,
- les différentes aides octroyées aux créateurs d’entreprise en franchise,
- les financements bancaires.
L’apport personnel est la première source véritable de financement d’un projet de création d’entreprise. Si vous envisagez de demander un prêt bancaire, il est obligatoire d’avoir un apport personnel qui représente au moins 30 % de l’investissement initial. Cela représente un gage de confiance sur la pérennité et la faisabilité de votre projet de création de franchise. L’apport personnel est généralement constitué de l’épargne propre du franchisé (livret A, Livret d’Épargne Entreprise, LDD, PEA…).
L’appel aux dons est un excellent moyen pour réunir l’argent nécessaire à la concrétisation de son projet de création de franchise. Cette solution est efficace surtout si l’apport personnel est insuffisant. Ces dons peuvent se présenter sous forme de Love Money ou de crowdfunding.
En France, le gouvernement a mis en place de nombreuses aides afin de valoriser et d’encourager la création d’entreprise par les entrepreneurs. Le franchisé peut donc bénéficier des aides de la NACRE, des prêts à l’honneur d’Initiative France, de Réseau entreprendre ou de France Active ou des solutions proposées par BPI France.
Pour obtenir un financement bancaire, il est important de réaliser un business plan intéressant qui argumente correctement le projet. Avoir un apport personnel conséquent est également une condition sine qua non à l’obtention d’un prêt bancaire.
Les avantages et les inconvénients de l’ouverture d’une franchise
L’un des principaux avantages d’une création d’entreprise en franchise est que le franchisé bénéficie de la notoriété de l’enseigne. Contrairement à un entrepreneur classique, le franchisé ne commence pas à zéro. Puisque le produit a déjà fait ses preuves et la marque est reconnue, ce dernier à un avantage concurrentiel en termes de visibilité et de fidélisation des clients.
L’entrepreneur profite également de l’expérience, du savoir-faire et de l’assistance continue du franchiseur. Cela réduit considérablement les risques d’échec très présent chez les entrepreneurs classiques. L’ouverture d’une entreprise en franchise permet par ailleurs de profiter de l’aide et de l’expérience des autres franchisés. La notion de réseau implique des valeurs de solidarité, de démultiplication des forces et de partage. L’entrepreneur franchisé bénéficie également de la force du réseau pour avoir, chez les fournisseurs, des produits à des prix très compétitifs.
La création d’entreprise en franchise présente cependant quelques inconvénients comme :
- l’investissement initial plus élevé comparativement à la création d’une entreprise indépendante,
- le respect du concept du franchiseur sans avoir la possibilité d’apporter sa touche personnelle,
- la durée limitée et sans garantie du contrat de franchise,
- le respect strict des cahiers de charges sur l’emplacement du point de vente ou sur l’immobilier,
- le versement du droit d’entrée, des royalties et des redevances publicitaires.
Pour finir, la cession d’une franchise est une procédure assez complexe comparativement à celle d’une entreprise isolée.
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