La logistique éco-responsable
La logistique éco-responsable
Représentant 10% de notre PIB national en 2021, la logistique est un secteur sur lequel repose bon nombre d’activités modernes nécessitant l’échange et la commercialisation de biens matériels. Derrière ses 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires et ses 1,8 millions d’emplois créés, la logistique cache une triste réalité : elle a toujours été un secteur parmi les plus polluants au monde. L’avènement de e-commerce n’a fait qu’exacerber cette réalité, notamment dans le paysage urbain. Le stockage, l’emballage et surtout le transport des marchandises ont un lourd impact sur l’environnement. Fort heureusement, cette situation n’est pas une fatalité et il est possible de réduire fortement l’empreinte carbone du secteur.
Place à la logistique verte
La société actuelle fait face à un défi de taille : le réchauffement climatique. Les Etats, la communauté scientifique, les organisations humanitaires et les associations se sont en quelque sorte ligués pour sensibiliser le monde entier sur les enjeux de l’écologie et les dangers de notre mode de consommation. Œuvrer pour le bien de l’environnement est en quelque sorte devenu un standard, que ce soit pour les institutions étatiques, les professionnels ou les particuliers.
La logistique se veut alors plus verte grâce aux efforts des prestataires. De nombreuses entreprises spécialisées ont en effet adopté de nouvelles méthodes et de nouvelles mesures leur permettant de réduire leur impact environnemental de façon durable. Dans ce cas, si vous cherchez un prestataire pour votre logistique e-commerce, ne vous focalisez pas uniquement sur le rapport qualité de service/prix. Privilégiez les professionnels engagés pour notre planète. En s’entretenant avec leurs responsables et en découvrant leurs façons de travailler, les matériaux qu’ils utilisent et leur organisation en général, vous comprendrez rapidement s’ils sont passés au vert par conviction.
Certains prestataires ne font en effet que suivre la tendance en pratiquant le greenwashing pour tromper et attirer la clientèle de plus en plus sensible aux enjeux environnementaux. En choisissant un partenaire logistique éco-responsable engagé, vous réduirez automatiquement vos dépenses. Ces prestataires passés au vert font d’importantes économies en consommant moins de carburant, moins de produits d’emballages et d’électricité entre autres. Ils peuvent ainsi se permettre de vous proposer des tarifs concurrentiels. Une chaîne logistique écologique ne concerne pas uniquement le volet transport, elle concerne tout le cycle de vie du produit, de sa conception à sa distribution, en passant par les possibilités de recyclage.
Comment la logistique est-elle devenue l’un des secteurs les plus polluants ?
La logistique est une filière qui consiste à gérer des flux de marchandises et un volume important de données. Depuis l’avènement d’internet grand public et le commerce électronique, le commerce exclusivement local ou basé sur un circuit court s’est raréfié. Les producteurs actifs dans tous domaines ambitionnent de dépasser leurs frontières habituelles pour faire croître leur activité. Les principaux composants de la logistique sont ainsi devenus plus gourmandes en matière de ressources, notamment le transport et l’emballage.
L’impact du transport logistique
Sur le siècle dernier, nous avons multiplié par 1000 les échanges de marchandises et les moyens de transport utilisent principalement du carbone pétrolier. Dans les états membres de l’Union Européenne, près du tiers de la consommation totale d’énergie et près d’un cinquième de l’émission de gaz à effet de serre (CO2, N2O, CH4, O3, SF3 et halocarbones) est à mettre au crédit des moyens transports. En France, 80% des échanges commerciaux sont assurés par les poids lourds.
Le transport en milieu aquatique présente également un bilan catastrophique sur l’environnement. Le naufrage des pétroliers bouleverse l’écosystème des océans, provoquant l’extinction de certaines espèces marines et impactant négativement les nappes phréatiques ainsi que les cours d’eaux de certaines zones. Sans parler de la perturbation des stations d’épuration. On en parle peu mais le transport logistique cause également des nuisances sonores qui impactent sur toute la faune. Le trafic routier, ferroviaire et aérien, notamment au niveau des aéroports, génèrent des sons dont l’intensité peur atteindre les 90 décibels ce qui nuit aux oiseaux et à l’Homme.
L’impact de l’emballage logistique
L’emballage et les produits sont indissociables dans le monde du commerce. La surconsommation et l’importance des échanges longue distance ont accru l’exploitation des ressources nécessaires à la fabrication des produits de ces emballages. Du papier au plastique en passant par le carton, l’aluminium ou encore le polystyrène, les produits d’emballages ont été conçus dans le but de protéger les marchandises des menaces extérieures et ipso facto, protéger les utilisateurs finaux de toute contamination ou problème technique. Ils permettent également de limiter les pertes lors du transport.
Cependant, ces dernières années, les emballages sont également devenus des objets de communication et marketing. D’une part, ils servent également à informer le consommateur sur le produit et d’autre part leurs apparences sont savamment étudiées pour influencer le comportement du consommateur afin de booster les ventes.
Au fil du temps et face à la demande en constante progression en matière de transport logistique, on utilise de plus en plus d’emballages standardisés. Résultat, les colis comptent d’importants espaces vides que les équipes logistiques comblent avec du papier ou des coussins d’air. S’ils peuvent sembler anodins dans la pratique, ils engendrent un important gaspillage et ces mots sont faibles. Le quart des matériaux gaspillés à cause du conditionnement surdimensionné représenterait par année l’équivalent de plus de 60 millions de conteneurs. Sur le plan comptable, ils représenteraient une perte de plus de 45 milliards de dollars annuels et sur le plan environnemental, une émission de plus de 120 millions de tonnes de CO2.
Comment mettre en place une logistique verte
Dans le secteur logistique et supply chain, tous les acteurs déclarent leur engagement en faveur de l’environnement et cela ne date pas d’hier. Certes, on a pu recenser quelques améliorations mais force est de constater que le chemin est encore long. Pour qu’un logisticien puisse réellement impacter sur la planète voici quelques bonnes pratiques à mettre en place.
Réduisez les déplacements des véhicules
Cette pratique est probablement la plus difficile à mettre en œuvre mais une fois rôdée, elle permettra à l’entreprise de réduire fortement son empreinte carbone, tout en réalisant des économies. Plusieurs mesures peuvent être prises pour cela. La première chose à faire serait d’optimiser le chargement des véhicules. Ils doivent être remplis à pleine capacité avant leurs départs.
Il faut également optimiser les itinéraires des transporteurs. Tout est question d’organisation. Avoir une vue d’ensemble est importante pour mettre en place des itinéraires optimisés, réduisant les allers et retours ou les « doublons ». Il est vivement recommandé d’utiliser un logiciel de gestion de transport ou TMS (Transport management System) pour que les informations puissent être disponibles en temps réel et exploitables par tous les maillons du supply chain. Ce type d’outil vous permet d’être alerté sur les révisions à faire et des aléas de la circulation, entre autres.
Eliminez le suremballage
Exit les espaces vides qui sont les principales causes du suremballage. Même s’il est compréhensible que les entreprises veulent aller plus vite en commandant des emballages standardisés, cela constitue à la fois une perte financière importante et un gaspillage évitable. De plus, il nuit sur l’expérience client et donne à l’entreprise l’image d’une enseigne peu appliquée, peu minutieuse voire insouciante.
Les consommateurs sont de plus en plus attentifs à l’aspect environnemental des services pour lesquels ils paient. Personne n’aimerait se faire livrer un casque audio dans un carton qui pourrait contenir un four. Il faudra donc revoir la variété des emballages et les choisir au mieux avant chaque expédition. Collaborer avec un logisticien spécialiste du packaging est une solution pertinente. Vous serez surpris de constater que le coût de leur prestation est moins important que les économies réalisées à long terme.
Réduisez la consommation d’énergie des entrepôts
Les entrepôts de logistique sont des installations qui peuvent devenir très énergivores si aucune mesure n’est prise. Là encore, plusieurs initiatives peuvent être prises pour minimiser l’impact environnemental de la logistique. La première chose à faire est de revoir l’éclairage de l’entrepôt. Vous pouvez remplacer tous vos ampoules par des lampes LED qui consomment moins et qui durent plus longtemps. Pensez également à revoir l’éclairage naturel de l’entrepôt. Pensez à installer de larges fenêtres vitrées pour laisser entrer la lumière naturelle.
Les déperditions de chaleur influent également sur la consommation. Vous devez revoir l’isolation thermique de votre entrepôt et en éliminer les ponts thermiques, c’est-à-dire leurs points faibles. Il est conseillé d’installer des portes automatiques pour minimiser ces déperditions de chaleur. Enfin, investir dans une source d’énergie renouvelable pour alimenter l’entrepôt serait également une solution durable et efficace.
Accordez plus d’importance au recyclage
Tout responsable d’une chaîne logistique doit penser au recyclage, étant donné l’important flux de déchets constaté au quotidien. La législation française a donné des directives concrètes aux entreprises il y a quelques années. Il est demandé de gérer 5 types de déchets, à savoir le papier (carton y compris), le verre, le bois, le plastique et le métal. Ces déchets sont à collecter séparément grâce au tri sélectif qu’il faudra mettre en place au sein de l’entreprise. Certains prestataires logistiques prennent en charge la gestion de ces flux de déchets.
Minimisez les retours clients
Si les entreprises font des efforts pour réduire la fréquence des retours clients, c’est surtout pour leur image de marque. Cependant, les rebus et les retours sont également polluants pour l’environnement. Cela peut causer des allers-retours, un gaspillage d’emballages et parfois du bien invendu. Pensez à leur trouver d’autres points de chute comme les associations par exemple. Une telle action serait en phase avec votre démarche RSE.